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Demain, les DRH piloteront les transformations

Le DRH de demain se définit tout à la fois comme un leader des transformations et un garant des valeurs de l'entreprise.


« Le DRH de demain : Steve Jobs ou Mère Teresa ? », interroge la nouvelle étude menée par Wavestone pour le Cercle Humania, association qui fédère plus de 600 directeurs des ressources humaines. La réponse est « un peu les deux ». « Le DRH du futur doit prendre de Steve Jobs le caractère créatif, adaptable, agile et innovant, tout en conservant un côté Mère Teresa, c'est-à-dire en disposant des qualités classiques nécessaires à la fonction RH : la bienveillance, le relationnel, l'écoute, l'empathie, etc. », détaille Aurélie Jauneau, manager spécialisée en conduite du changement et accompagnement RH chez Wavestone, coauteur de l'étude.


En plus de cumuler ces deux aptitudes, le DRH du futur va devoir prendre le lead et s'imposer comme le pilote des multiples transformations - digitales, organisationnelles et managériales - actuellement à l'oeuvre dans les entreprises. Une raison à cela : il est le mieux placé pour identifier les impacts humains de ces mutations. « Les bouleversements qui s'opèrent ont un effet direct sur l'engagement des collaborateurs et le bien-être au travail, donc sur la performance de l'organisation. De facto, il incombe au DRH de donner le cap et le rythme du changement », explique Aurélie Jauneau, ajoutant que « le DRH est passé d'une fonction support au rôle de business partner, et doit aujourd'hui mieux s'intégrer au business afin de pouvoir orienter les décisions stratégiques ».


Associé à tous les projets de l'entreprise en amont

Devenir le leader des transformations et un « business maker » suppose une parfaite compréhension du business et la capacité à renforcer la gestion du pilotage financier, en étant par exemple capable de parler de retour sur investissement ou ROI et de mettre en place des indicateurs évaluant l'efficacité RH. « Ce faisant, le DRH acquiert une totale légitimité et peut s'imposer au sein du comité exécutif où il était jusqu'alors un confident de l'ombre. Désormais, il a tous les atouts pour insuffler la vision. Plus aucun comex ne peut se passer de son DRH », estime Claude Bodeau, associé chargé du département « People & Change » chez Wavestone, précisant que les 120 DRH sollicités dans le cadre de l'étude sont issus de grands groupes plus ou moins matures en termes de transformations. « Dans les organisations les plus avancées, le DRH est devenu un véritable chef d'orchestre qui agit sur différents leviers », dit-il.


Dans une grande majorité des entreprises ayant participé à l'enquête,le DRH n'est plus la dernière roue du carrosse , il est associé aux projets bien en amont. « Par le passé, notamment sur le volet digital, la fonction RH arrivait en bout de chaîne. Dorénavant, elle est sollicitée dès les premiers instants pour mesurer l'acceptabilité sociale de ce qui est envisagé, pour faire valoir l'expérience utilisateur et pour accompagner les métiers dans les nouveaux usages », observe Aurélie Jauneau.


Mettre en avant le dialogue et la culture de l'entreprise

Les actuels défis RH sont aussi stratégiques que protéiformes. Ils vont de l'accompagnement des nouvelles formes de travail à la montée en compétences et à la formation, en passant par le dialogue social, les évolutions réglementaires et la digitalisation. Le DRH doit, en conséquence, acquérir les expertises citées précédemment, mais aussi rester le garant des valeurs et de la culture de l'entreprise. « A l'heure de la guerre des talents, les valeurs et la culture de l'entreprise constituent un socle et un vecteur de sens pour fidéliser des collaborateurs vus comme des « clients internes » qu'il faut satisfaire », indique Claude Bodeau.


Enfin, l'étude pointe que, face à cette foule d'enjeux dont la fonction RH doit se faire le porte-étendard, le relationnel et la communication tendent à s'imposer comme des compétences essentielles . « Le DRH n'a d'autre choix que de devenir un grand communiquant au sein de son organisation pour faire passer le message et s'adresser à l'ensemble de son écosystème », souligne Aurélie Jauneau. Pour résumer, tout en prenant à Steve Jobs son appétence pour l'innovation et à Mère Teresa sa volonté d'aider, le DRH de demain va surtout devoir développer sa propre capacité d'apprentissage.



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